Le Soir: Depuis l’entrée en vigueur de la loi dépénalisant l’euthanasie, l’augmentation du nombre de morts douces, selon l’étymologie du terme, est constante. Elle se serait cependant encore accentuée « nettement » depuis 2011, comme le pointe le rapport. La pratique entre chaque jour davantage dans les mentalités : « L’augmentation importante du nombre d’euthanasies par rapport à celui du rapport précédent s’explique vraisemblablement par la diffusion progressive de l’information relative aux décisions en fin de vie auprès du public et des médecins », explique la commission.
En 2013 1807 cas ont été signalés, 1454 de Flandre et 353 de Wallonie.
Dans une large majorité des cas (73 %), l’euthanasie est obtenue pour un cancer généralisé ou « gravement mutilant » dont le décès est prévu « à brève échéance ». Les euthanasies obtenues lorsque la mort n’est pas prévue rapidement ne représentent que 13 %. Les affections neuropsychiques (comme l’Alzheimer, par exemple) sont à l’origine de la demande dans 4 % des cas, soit à peu près le même pourcentage que pour les pathologies multiples (5 %). Il s’agit principalement de personnes âgées souffrant de multiples affections : aucune d’entre elles ne peut être considérée comme la source de souffrances « insupportables et inapaisables » mais leur addition, en revanche, autorise une demande d’euthanasie. Le nombre de ces cas a également particulièrement augmenté en deux ans. Une hausse à corréler avec l’augmentation des patients plus âgés ayant eu recours à l’euthanasie.
C’est que les personnes âgées sont en outre les principales bénéficiaires de la loi. Ainsi 61 % des personnes euthanasiées avaient plus de 70 ans. Et le rapport observe que le nombre de patients au-delà de 79 ans a nettement augmenté ces deux dernières années, atteignant un tiers des demandes. Les quadragénaires ne représentent « que » 4 % des demandes et les quinquagénaires comptent quant à eux pour 12 %. 14 euthanasies ont été pratiquées sur des patients entre 20 et 29 ans. Les effets de la loi qui a étendu l’euthanasie aux mineurs ne sont évidemment pas encore perceptibles, le rapport portant sur les années 2012 et 2013. Il faudra donc attendre deux ans pour en connaître la portée.